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Analyste:
Denis Herlin Après avoir enregistré des sonates de Leclair en 2021 ( Diapason d'or ), David Plantier et son ensemble Les Plaisirs du Parnasse continuent d'explorer le répertoire de l'école française de violon avec un choix judicieux d'œuvres conçues dans les années 1730 et 1740. Fortement influencés par les instrumentistes ultramontains, les compositeurs allient à la virtuosité italienne le raffinement du style français. Ainsi, le violon, qui ne jouissait pas d'une grande considération dans la haute société, va susciter progressivement un réel engouement. A la cour de France, Adélaïde, l'une des filles de Louis XV, en fait son instrument de prédilection, sous la direction de Jean-Pierre Guignon (1702-1774). Ce natif de Turin, qui a francisé son nom, fut le rival ombrageux de Leclair. Virtuose incontesté, Guignon sait concevoir des pièces qui témoignent de l'union des goûts français et italiens, notamment dans l'Allegro poco de l'Opus 1 no 9. Si l'œuvre de Mondonville a été largement redécouverte grâce à ses motets et ses opéras, ses sonates de l'Opus 1 sont sans doute les moins connues parmi ses recueils de musique instrumentale. Elles révèlent sa forte personnalité et son originalité, tout particulièrement dans l'Allegr o final de l'Opus 1 no 6 à l'écriture rythmique débridée.
Les autres sonates au programme témoignent elles aussi de la richesse et de la créativité de ce répertoire encore méconnu. Parmi celles-ci, la sixième sonate de Jacques Aubert (1689-1753), élève de Senaillé, culmine dans une monumentale Ciaconna qui rivalise d'inventivité et de virtuosité avec celles de Rameau que l'on entendait sur la scène de l'Académie royale de musique. La dixième sonate du Livre V de Jean-Baptiste Quentin (1690-1742) est également une révélation, par exemple la Corrente italienne dans le style, mais française dans l'esprit. Antoine Dauvergne déploie des effets très théâtraux, comme dans le Grave e staccato initial ( Opus 2 no 6 ) qui imite le style de Vivaldi, et sait exploiter toutes les ressources de la technique italienne avec une grande ingéniosité. Ce voyage dans l'univers des Lumières s'achève par une sonate plus tardive de Charles-Antoine Branche (1722-1779) qui débute par un Largo d'une rare poésie.
Pouvait-on rêver meilleurs guides que David Plantier, au jeu raffiné et précis, et son magnifique Guadagnini ?
Entouré et soutenu par le continuo varié et inventif d'Annabelle Luis, Ludovic Coutineau et Violaine Cochard, il défend avec engagement, intelligence, sensibilité et virtuosité ce répertoire qui ne cesse de surprendre et de charmer. |
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