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Diapason # 734 (06/2024)

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Musica Ficta MF8036

Code barres / Barcode :
5410939803620

 


 

 

Analyste: Adrien Cauchie

 

Au XVIIème siècle, Venise est le lieu d'une vive émulation dans la création musicale. Se diffusent alors rapidement, grâce à d'importants moyens d'édition, les œuvres nouvelles et, avec elles, le stile concertato qui donne la parole aux individus plutôt qu'au groupe. Le programme illustre cette manière de composer en juxtaposant des pièces instrumentales et vocales, sacrées ou profanes. Cette confrontation est proche de celle que proposait Jean Tubéry en sept disques réunis en un coffret de référence (« L'Héritage de Monteverdi », Ricercar, 1995-2000).

 

Dans plusieurs sonates, François Cardey assume au cornet à bouquin la partie de l'un des dessus : la différence de timbre avec le violon accentue la dimension conversationnelle de cette musique, chacun s'inspirant des autres. Dans sa Sonata a tre, Francesco Turini ménage des moments d'imitation dans lesquels s'affirme parfois la basse d'archet. A chaque nouvelle section, la précision des entrées se fait oublier par la richesse du caractère. Cet art consommé du dialogue se retrouve dans les autres pièces instrumentales, comme la Sonata 7a sopra A voi do vinto il cor de Biagio Marini. Le Ballo delle ombre de Maurizio Cazzati est, quant à lui, l'occasion de reprises avec des diminutions qu'on pourra trouver timides - comparées à celles de William Dongois (Accent, 2000) - mais d'une belle délicatesse, les dernières étant subtilement exécutées dans les harmonies improvisées de la basse continue.

 

Cazzati est également l'auteur des deux antiphones Alma mater redemptoris et Ave regina caelo-rum. La prière et le discours musical y sont affaires de collectif : soutenus par une basse continue éloquente, soprano, violoniste et cornettiste sont animés par la même virtuosité ou trouvent une déclamation commune. La voix d'Alice Kamenezky semble taillée pour ce répertoire. Dans les cantates d'Antonio Cesti ( Era la notte ) et Luigi Rossi (Ombre, fuggite à voi), son interprétation est riche en effets de nuances et de timbres.

 


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