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Analyste:
Denis Morrier Les deux longs séjours que Schütz fit à Venise (en 1609-1613 auprès de Giovanni Ga-brieli puis en 1628-1629 auprès de Claudio Monteverdi) l'ont marqué en profondeur. C'est ce que montre ce programme qui alterne motets luthériens concertants pour ténor solo et ensemble (publiés dans les Symphoniae sacrae, 1629 et 1647) avec des compositions de plusieurs éminents ultramontains, actifs ou ayant publié à Venise, tels Sances (auteur plutôt romain ou viennois) et Salomone Rossi (le fameux violoniste « hébreux » de Mantoue). Plus révélatrice est l'introduction du vertigineux Confitebor posthume (1650) de Monteverdi.
Si le ténor britannique s'y acquitte honorablement des vocalises aiguës, il n'a pas les graves attendus (dignes d'un baryton). Son timbre clair, un rien trop monochrome, et son agilité sont plus en situation dans le Lauda Sion fleuri de Grandi ou le délicat O Süsser des Kleine geist-liche Konzerte. Mais ce sont les Sym-phoniae sacrae qui lui conviennent le mieux, avec un Ich werde nicht sterben plein de vailllance et un jubilatoire Herr unser Herrscher.
Il est accompagné par un ensemble homogène formé par trois continuistes efficaces et attentifs, deux bons violons (parfaitement investis dans la nerveuse Sonata VIIIa de Rossi) et deux flûtes à bec discrètes et joliment jouées. Ces dernières sont plus décoratives qu'utiles, les institutions vénitiennes n'accordant guère de place à ces instruments, auxquels étaient préférés cornets, trombones et cordes. Un choix discutable, à l'instar de pièces à la tessiture trop peu confortable pour le ténor.
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