Texte paru dans: / Appeared in:
Diapason # 734 (06/2024)

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First Hand  FHR142

Code barres / Barcode :
5060216341422


 

Analyste: Ivan A. Alexandre

Toucher de pianiste ferme et régulier, technique solide, phrasé sobre, humilité qui ne veut pas dire absence, copie de Dulcken (réalisée il y a un demi-siècle par Klaus Ahrend) sans caractère marqué mais d'un ton agréable et d'une parfaite cohésion dans tous ses registres, micros placés si près des cordes qu'on croit entendre les notes tomber de la partition droit dans le colimaçon… Asako Ogawa recueillera les suffrages des textualistes fervents.

 

Tant de sérieux a un prix : la liberté. Handel au clavecin possédait, dit-on, « un pouvoir occulte, diabolique ». Ses gros doigts, ajoute l'historien Burney, « semblaient pousser comme une plante sur les touches ». Rien de tel sous ceux de la virtuose japonaise établie à Londres, élève modèle plutôt que maître. Ni tension dans les fugues ( Suites IV et VI ), ni suspense dans les allemandes, ni fantaisie dans les variations (celles en ré mineur de la Suite III ), ni fièvre, ni cantabile. Ce choix impérieux de la rigueur se défend, n'interdit pas quelques ornements bien sentis aux reprises, force l'admiration ( Chaconne en sol ) mais dresse un portrait lacunaire et se compare à peine aux exploits de Francesco Corti ( Diapason d'or , cf. no 710 ) dans le même recueil ou de Pierre Hantaï ( Diapason d'or aussi, cf. no 696 ) dans un demi-cahier, pour s'en tenir aux plus récents.



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