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Jérémie Bigorie Au commencement était le violoncelle. Recréés dans la multiplicité de leurs formes, les instruments reprennent vie et nous convient à un fabuleux voyage.
Dix: c'est le nombre d'instruments, choisis et accordés en fonction des pièces, que joue Bruno Cocset au cours de ce voyage sur les lieux de naissance du violoncelle. Après Modène et Bologne, objet du précédent volume paru chez Agogique en 2011 (« Domenico Gabrielli - La nascita del violoncello», 2008-2009, CHOC, CLASSICA) et ici repris, c'est la théâtrale ville de Naples qui sert de fil rouge à ce nouveau programme. S'il a subi une substantielle cure d'amaigrissement, passant de cent trente-six à cinquante-huit pages, le livre-disque à l'iconographie soignée s'enrichit d'une excellente notice signée du musicologue Marc Vanscheeuwijck. Avant que de connaître sa forme définitive au cours du XVIIIème siècle, le violoncelle trahit ses multiples origines auxquelles a donné forme le luthier Charles Riché. Car l'instrument pouvait avoir cinq voire six cordes. Les plus petits se jouaient suspendus à l'épaule ou posés sur les genoux, les plus volumineux descendaient au si bémol. La facture « robuste et primitive » du violoncelle de Gasparo da Salò convient à merveille aux passacailles et autres ricercare à l'écriture virtuose. Bruno Cocset varie les registrations et révèle leur polyphonie latente. La basse de violon a la bastarda d'après Amati, elle, se caractérise par une tessiture très étendue, qui doit autant à la facture des violes qu'à celle des violons. Mais la palme du « glamour » revient au violoncelle « le Bel Canto » : lyrisme puissant, timbre plantureux et phrasés enjôleurs magnifient les sonates miniatures de Jacchini aux qualités chantantes, jusque dans les mouvements rapides (le finale de la Sonate en si bémol est noté « aria-presto »). La claviériste Maude Gratton se joint à Emmanuel Jacques (violoncelle et basse de violon), Mathurin Matharel (violoncelle), Richard Myron (contrebasse) et Bertrand Cuiller (clavecin et orgue). L’ingénieur du on Hugues Deschaux a assuré la remastérisation de l'ancien disque et s'est employé à valoriser davantage l'accompagnement des Basses réunies ; de quoi rendre à chacun son bien. Un coffret aussi indispensable à toute discothèque que le mémorable programme consacré au violoncelle au XVIIème siècle par Anner Bylsma et ses complices ( « Das Violoncello im 17. Jahrhundert “), Deutsche Harmonia Mundi, 1988).
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