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Analyste:
Denis Morrier Roberto Gini et son ensemble Concerto ont livré, dans les années 1980-2000, quelques enregistrements fondateurs de la discographie montéverdienne, dont un mémorable Livre VII des madrigaux (Tactus). A l'instar de Rinaldo Ales-sandrini, Gini s'est engagé à relire ses chefs-d'œuvre familiers pour en renouveler l'approche. Ce nouveau Lamento d'Arianna, chanté avec véhémence par Antonella Gianese et soutenu par une envahissante basse d'archet, est ainsi entremêlé d'épisodes parlés à mi-voix, confiés à une actrice. Gini entend de la sorte évoquer les chœurs qui ponctuaient le monologue lors des représentations mantouanes de 1608. Hélas, la cohérence dramatique et la puissance lyrique du Lamento s'en trouvent malmenées.
Dans le prologue du Livre VII ( Tempro la cetra ), l'intonation peu assurée et la vocalisation malhabile du ténor ne feront pas oublier Carlo Gaifa avec le même Gini en 1989. Et cette Lettera amorosa sans relief ni profondeur incitera surtout à revenir à Cettina Cadelo en 1988. Accompagnée par un clavecin raide et maigrelet, la Partenza amorosa de Vincenzo Donato ne peut rivaliser avec celle de Vincenzo Manno. Enfin, l'interprétation du Ballo del Monte Verde pour « guitare espagnole » de Millioni et Monte (1637) adopte ici pour sa gaillarde un tempo d'une lenteur indansable.
Seul intérêt de ce volume : la présence de deux monodies de Francesco Monteverdi, le fils de Claudio, dont les versions sont hautement préférables à celles de Nella Anfuso.
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