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Analyste:
Adrien Cauchie Quelque trente ans après sa version avec Chiara Banchini (HM, 1995), Andreas Scholl revient au Stabat mater de Vivaldi. Il l'inscrit cette fois au cœur d'un programme évoquant, de près ou de loin, la figure mariale : des pages détachées de deux oratorios composés pour la semaine sainte, un Salve regina d'Anfossi mais aussi une sonate d'Angelo Ragazzi (disponible uniquement sur les plateformes numériques : écoutez l'Andante) et un concerto pour violon de Pergolesi que cite son Stabat mater.
Dans le Salve regina (1779) de Pasquale Anfossi (maître de chœur à l'Ospedaletto de Venise), les moments de prière sont plutôt rares, voire cantonnés au seul Ad Te suspiramus . Ailleurs, un orchestre galant, parfaitement restitué par une Accademia Bizantina souple et colorée, imprime sa marque avec vivacité. Scholl célèbre la Vierge en insistant à raison sur son humanité (« l'amour, le désespoir et la douleur »), choix en adéquation avec un timbre un peu moins ouaté et plus sombre que jadis.
L'Ouverture de l'oratorio Il trionfo della divina giustizia de Porpora, tragique dans une première partie, exprime ensuite - par le truchement de violons très émouvants - une désolation à laquelle se joindra celle de Marie dans « Occhi mesti ». La voix singulière du contre-ténor se fond alors parmi les violons.
La nouvelle interprétation proposée du Stabat mater de Vivaldi est différente, sans être meilleure, de celle de 1995. Plus déchirant (Cujus animam gementem), le contre-ténor semble en 2022 entouré d'une assemblée de priants faisant davantage écho à sa douleur là où Chiara Banchini et ses complices se montraient plus lumineux.
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