Texte paru dans: / Appeared in: Pour s'abonner / Subscription information
|
|
Analyste: Jean-Christophe Pucek
Les publications consacrées à David Pohle pour le quatre-centième anniversaire de sa naissance se suivent et par chance ne se ressemblent pas. Après l'exhumation ratée de ses Liebesgesänge (cf. no 731), voici, grâce à Clematis, l'intégralité de ses sonates « à 4, 5, 6, 7 ou 8 ». Passé par Dresde et Cassel durant ses années d'apprentissage, Pohle se rattache au cercle des élèves de Schütz. Si rien n'atteste que le Sagittarius fût son maître direct, son empreinte est partout. Notamment dans l'idiome italien, dont la virtuosité et l'expressivité sont tempérés par une rigueur toute germanique dans la conduite des voix.
Profonde et brillante à la fois, la Sonate G 24 qui ouvre cette intégrale est restituée avec un sens du coloris (belle idée d'avoir joint un basson aux claviers du continuo) et une sensualité qui en décuplent l'impact. On goûte la finesse des dialogues entre violons alertes et viole de gambe boisée dans la G 14, les incertitudes chromatiques de la G 31, la fluidité et le rebond de la chorégraphique G 7, l'imagerie foisonnante (galops, échos guerriers) qui irriguent la G 15. On applaudit une recherche permanente de variété aux archets comme à la basse continue (où s'invitent régale, clavecin cordé en boyau). L'animation constante du discours galvanise la musique (la gravité ponctuant les virevoltes gracieuses de la G 30 ) sans jamais la sursolliciter. Elle lui laisse au contraire l'espace pour respirer et fait de ce disque sans réelle concurrence une des contributions récentes les plus intéressantes à notre connaissance de la sonate baroque, et l'un des plus beaux disques de Clematis.
|
Sélectionnez votre
pays et votre devise en accédant au site de |
Choose your country
and currency |
|
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
Click either button for many other reviews