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Analyste:
Adrien Cauchie Les frères Bononcini, Giovanni l'aîné et Antonio le cadet, sont originaires de Modène. Ensemble, ils mènent à Vienne leurs carrières de compositeurs d'opéras. Pour divertir la cour des Habsbourg, Antonio écrit en 1708 des cantates profanes : des textes poétiques évoquant de manière récurrente l'éloignement de l'être aimé sont dotés d'un accompagnement mélodique très riche. Gunar Letzbor et l'Ars Antiqua Austria ont déjà consacré à certaines de ces œuvres un album convaincant (Arcana, 2004) et la séduction de leurs archets opère dans les introductions qu'on écouterait volontiers en boucle.
Hélas, Alois Mühlbacher n'a pas une voix de contralto et on ne sait ce qu'il fait ici. Au début d'« Uscite, ogemiti », première aria de Sopra l'orme d'Irene, le chanteur s'abîme complètement dans les tréfonds d'une tessiture qui n'est pas la sienne. L'effet de quelques notes trop graves pourrait être musicalement intéressant, mais l'abondance de sons poitrinés (celles de Tanto avezzo sont particulièrement disgracieuses), fièrement gonflés et appuyés, expose de nets problèmes d'ambitus et occasionne des changements de registre mal conduits (« S'ioritorno », aria finale de Lontananza ) ou un souffle trop court (les vocalises et les tenues de « Più barbaro martire », première aria de la même cantate). Grevée de défauts techniques, l'interprétation manque aussi d'incarnation, et le résultat frise trop souvent le mauvais goût : ces sortes de pâmoisons dans l'aigu (comme dans « Colorita ho nel pensiero », vers 3' 30) sont l'expression d'une affectation surfaite et totalement inutile. |
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