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Analyste:
Jean-Philippe Grosperrin Créée au palais Garnier en 1999, captée en 2002 (TDK/Arthaus, Diapason d'or), la Platée que fit triompher le tandem Minkowski-Pelly est un indispensable. Publier la reprise de 2022 s'imposait-il ? Orchestre toujours en gloire, contrastes plus accusés çà et là, mais le chœur (celui de l'Opéra de Paris désormais) vibre jusqu'à mettre en péril mobilité et netteté des traits.
Le trait, en vérité, est grossi par presque tous, Junon débraillée en tête. Honneur pourtant à Tamara Bounazou, parfaite dans son double emploi, et à Jean Teitgen, qui gagnerait à plus d'acuité verbale. Artistes éminents, Marc Mauillon et Reinoud Van Mechelen n'égalent pas leurs prédécesseurs, Frank Leguérinel et surtout un Yann Beuron souverain en Mercure comme en Thespis, rôle où Mathias Vidal paraît peu libre.
Rossinien fêté, Lawrence Brownlee apporte au rôle-titre éclat et mordant, dans un français digne d'éloge. Mais l'émission est si peu variée, les nuances si négligées, que le jeu d'acteur, trop uniment burlesque, achève de torpiller l'intérêt du personnage, même dans la véhémence finale, faute de rigueur - loin de la poésie théâtrale ambiguë de Paul Agnew. Retour aussi à Mireille Delunsch pour la Folie, car Julie Fuchs, brillante, a beau chanter avec plus de maîtrise technique, l'esprit, l'étrangeté, la personnalité de l'incarnation ne sont pas au même niveau.
Quant à la chorégraphie géniale de Laura Scozzi, elle offrait plus de nerf et de délié avec les interprètes de 2002, peut-être aussi parce que filmée de plus près par Don Kent, dans un montage plus vif. La captation par François-René Martin reflète davantage la perception du spectacle en salle, mais ne dissipe pas une impression générale d'empâtement de la performance.
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