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Analyste: Jean-Christophe Pucek
C'est de Cleveland qu'arrive cet enregistrement des Sonates du Rosaire par Apollo's Fire, ensemble récompensé par un Grammy Award en 2019. Le violoniste Alan Choo a le bagage technique pour affronter ces stations hérissées de difficultés. Peu enclin à l'excès expressionniste, soucieux de préserver son harmonie à une ligne bousculée, parfois non sans rudesse, par la scordatura, il parvient malgré tout à faire surgir des images fortes, tels les coups de fouet de La Flagellation. Très à l'aise dans les premières sonates rendues avec une clarté très en situation pour des « Mystères joyeux », il manque de rebond dans la Gigue de Jésus au Temple, tandis que son approche trop verticale prive L'Assomption de son sourire exalté. Prise dans un tempo intermédiaire, la Passacaille a l'espace pour épanouir ses volutes sereines, gagnant en transparence ce qu'elle perd en fièvre.
Coloré, varié (on s'interroge sur la pertinence historique d'inclure un lirone), Apollo's Fire assume son rôle de soutien et d'animation. Tout juste déplore-t-on quelques débordements ponctuels - l'archiluth trop bavard dans le Lamento de L'Agonie au Jardin, et ces percussions ajoutées (mais pourquoi ?) à L'Ascension . Reste que cette interprétation très maîtrisée, cohérente dans ses choix, délivre du recueil une vision apaisée. Cela ne suffit pas à bousculer une discographie relevée.
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