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FABiENNE BOUVET Ce disque rassemble des oeuvres piochées dans toute la production musicale de Francesco Corbetta, depuis sa première publication bolonaise en 1.639 jusqu'à La Guitarre Royalle parisienne de 1.674. La première chose qu'un guitariste peut remarquer en jouant ces pièces, c'est que l'écriture, du début à la fin, est toujours caractérisée par une science instrumentale du plus haut niveau», explique Simone Vallerotonda. À la tête du trio à cordes pincées I Bassifondi, le luthiste et guitariste italien captive de bout en bout. Pouvait-on rêver plus de panache, de variété et de couleurs dans ces pages baroques? Le ton est donné dès les premières secondes ! Une courte batterie de tambours (La Généralle de la Garde Françoise de Lully) introduit le programme avec vivacité, avant de laisser place à la lumière des cordes pincées: la guitare baroque, le théorbe, la guitare battente et le colachon (instruments utilisés dans le répertoire populaire de l'Italie méridionale) propulsent dans un monde de nacre, de perles, de verre et de cristal. Quel univers ! Dans les mouvements de danse, ces cordes irisées (que les musiciens pincent, frappent et grattent) coulent leurs pas dans ceux des percussions, rappelant qu'à l'époque de Corbetta, les danseurs eux-mêmes s'accompagnaient de tambourins. Propulsées, les gigues dansent d'un mollet alerte, et les folias avancent avec fierté. Il faut par exemple écouter la Gigue chérie du Roy, emportée par les basses profondes du théorbe ! Bercées, les sarabandes balancent avec élégance, telle la Sarabande du départ du Roy, doucement nostalgique. Quatre pièces vocales ponctuent cette Guitarre Royale, entre langue française et italienne, portées par les voix solaires de Monica Piccinini, Francesca Boncompagni et Davide Benetti. Que
dire enfin du Concert en e mi Ia ? Simone Vallerotondy invite la guitare
baroque de Bor Zuljan, musicien slovène et alchimiste bien connu dans ces pages
pour transformer toutes les partitions qu'il touche en or - rappelons par
exemple son album superlatif consacré à la musique de Gorzanis (Arcana, CHOC,
CLASSICÀ no 208). Entre accords battus et contrepoint, les deux interprètes
croisent le fer, chantent,dansent, plaisantent et pleurent: on reste sans voix
devant tant de raffinement et de spontanéité. Interprété par Bor Zuljan, le
Tombeau de Monsieur Francisque de Robert de Visée complète ce programme avec
une intériorité bouleversante. |
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