Texte paru dans: / Appeared in:
Classica # 262 (05/2024)


Pour s'abonner / Subscription information



 




Arcana A556 

Code barres / Barcode : 3760195735565



Outil de traduction
Translator tool

Analyste: FABiENNE BOUVET

 

Ce disque rassemble des oeuvres piochées dans toute la production musicale de Francesco Corbetta, depuis sa première publication bolonaise en 1.639 jusqu'à La Guitarre Royalle parisienne de 1.674. La première chose qu'un guitariste peut remarquer en jouant ces pièces, c'est que l'écriture, du début à la fin, est toujours caractérisée par une science instrumentale du plus haut niveau», explique Simone Vallerotonda. À la tête du trio à cordes pincées I Bassifondi, le luthiste et guitariste italien captive de bout en bout.

Pouvait-on rêver plus de panache, de variété et de couleurs dans ces pages baroques? Le ton est donné dès les premières secondes ! Une courte batterie de tambours (La Généralle de la Garde Françoise de Lully) introduit le programme avec vivacité, avant de laisser place à la lumière des cordes pincées: la guitare baroque, le théorbe, la guitare battente et le colachon (instruments utilisés dans le répertoire populaire de l'Italie méridionale) propulsent dans un monde de nacre, de perles, de verre et de cristal. Quel univers ! Dans les mouvements de danse, ces cordes irisées (que les musiciens pincent, frappent et grattent) coulent leurs pas dans ceux des percussions, rappelant qu'à l'époque de Corbetta, les danseurs eux-mêmes s'accompagnaient de tambourins. Propulsées, les gigues dansent d'un mollet alerte, et les folias avancent avec fierté. Il faut par exemple écouter la Gigue chérie du Roy, emportée par les basses profondes du théorbe ! Bercées, les sarabandes balancent avec élégance, telle la Sarabande du départ du Roy, doucement nostalgique. Quatre pièces vocales ponctuent cette Guitarre Royale, entre langue française et italienne, portées par les voix solaires de Monica Piccinini, Francesca Boncompagni et Davide Benetti.

Que dire enfin du Concert en e mi Ia ? Simone Vallerotondy invite la guitare baroque de Bor Zuljan, musicien slovène et alchimiste bien connu dans ces pages pour transformer toutes les partitions qu'il touche en or - rappelons par exemple son album superlatif consacré à la musique de Gorzanis (Arcana, CHOC, CLASSICÀ no 208). Entre accords battus et contrepoint, les deux interprètes croisent le fer, chantent,dansent, plaisantent et pleurent: on reste sans voix devant tant de raffinement et de spontanéité. Interprété par Bor Zuljan, le Tombeau de Monsieur Francisque de Robert de Visée complète ce programme avec une intériorité bouleversante.

 


Sélectionnez votre pays et votre devise en accédant au site de
Presto Classical ou de Europadisc
Livraison mondiale


 

Choose your country and currency
when reaching
Presto Classical or Europadisc
Worldwide delivery

 

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews