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Marc Lesage Formée entre sa Russie natale, l'Allemagne et la France, Anastasia Kobekina arrive chez Sony. Sous l'égide de l'Ariane montéverdienne, elle s'aventure dans une labyrinthique évocation de Venise, avec un goût pour le mélange des styles et des époques déjà présent dans son précédent album, des « Ellipses » qui sautaient de Boccherini à Escaich (Mirare).
Un arrangement de l' Adagio du Concerto BWV 974 (d'après Mar-cello) voisine avec une pièce de Caroline Shaw (Limestone & Felt, pizzicatos en duo avec l'altiste Ma-riana Doughty) et la Barcarola de Britten, lointaine réminiscence des chants de gondoliers. Car tout se veut ici métaphore, illustration évanescente, de la brume vénitienne ou d'une soirée sur un campiello . Une minute de Kurtag (Arnyak), trois de Silvestrov (Abendserenade ), et le décor change : c'est tout juste si l'on a le temps de prêter l'oreille à la baroquisation de Brian Eno ou Fauré, tels ces Berceaux rhabillés pour violoncelle et théorbe.
Le Kammerorchester Basel et son premier violon Julia Schröder accompagnent Kobekina avec vivacité et précision dans deux concertos de Vivaldi aux accents opératiques assez uniformes (RV 405) ou d'un lyrisme plus ciselé (RV 416). Malgré leur brièveté, les airs de Strozzi et de Sartorio touchent davantage par leur dépouillement et la sobriété de leur ligne de chant : Ariane prend enfin la voix d'Orphée.
On pourra s'agacer de ce programme décousu. Mais ce que nous discernons des qualités de Kobekina, sa curiosité, sa polyvalence, mérite l'effort de suivre le fil qu'elle déroule. |
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