Sur deux instruments
exceptionnels, la violoniste Liana Mosca et le claviériste Pierre Goy exploitent
admirablement les résonances des pièces d’Armand-Louis Couperin. Armand-Louis
Couperin cultivait l’art du portrait dans ses pièces de clavecin à l’instar de
son cousin François mais il se montrait plus novateur dans ses pièces de
clavecin avec accompagnement de violon, parues en 1765. Si Mondonville, Rameau
et Duphly ont déjà expérimenté cette forme nouvelle où le violon commente et
souligne le discours du clavecin, Couperin va plus loin et incorpore des
éléments italiens tout en exploitant pleinement les ressources dynamiques des
deux instruments. On ne peut s’empêcher de se demander si Couperin a eu
connaissance des premières sonates de Mozart, composées un an avant lors de son
séjour à Versailles, car les similitudes de caractère et d’écriture sont
frappantes. Les références au passé restent par ailleurs bien présentes dans cet
opus composé de six sonates : les menuets et l’Allegro de la Sonate n° 2
semblent respectivement se souvenir des Pièces de clavecin en concert et de La
Lapoplinière de Rameau. Cette lecture profite des sonorités particulièrement
riches de deux instruments exceptionnels, un clavecin d’école lyonnaise de 1777
signé Stirnemann et un violon du luthier parisien Louis Guersan de 1760, dont
les musiciens utilisent les ressources avec un art infini. Liana Mosca affiche
une beauté de timbre, une intonation immaculée et une variété d’archet qui
détaille à ravir une écriture éloquente et délicate. La gestion de l’agogique et
du rubato parvient à créer des illusions de dynamique très convaincantes et une
plasticité expressive rare au disque dans ce type de répertoire. On se laisse
conduire dans les sombres allées préromantiques d’un Andante en fa mineur aux
nombreuses surprises et on admire les brillantes volutes assorties d’impeccables
doubles cordes dans l’Aria con variazzione. Partout le ton, admirablement
simple et coulant, s’accompagne d’une diction aisée et fluide. Pierre Goy fait
plaisamment valoir la nouveauté du jeu en octaves dans le style gracieux (Sonate
n° 6) ou dans la noble fierté (Sonate n° 5). Son toucher expressif et précis ne
vient jamais saturer l’instrument mais en exploite admirablement les résonances.
Liana Mosca accorde sa palette de nuances avec soin sans toutefois se
contraindre. Le duo a su trouver un terrain d’entente particulièrement bien
étudié dont la pertinence stylistique et le naturel dépassent sans peine les
rares propositions de la discographie.
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