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Loïc Chahine
La partition recèle d'heureuses trouvailles : le langage se teinte çà et là d'italianismes, les mélodies sont volontiers tortueuses. On remarque particulièrement les beaux préludes ou ritournelles qui ouvrent les Entrées et certaines scènes, plusieurs danses bien tournées et volontiers surprenantes ; d'autres pages sont plus convenues, mais l'ensemble mérite sa redécouverte.
Honneur aux dames : Marie Perbost déploie son timbre voluptueux et affiche un vrai goût du mot (superbe monologue au début de la troisième Entrée), Anna Reinhold a du charme et une once de drame dans la voix. Menu défaut de l'une et l'autre : une articulation qui tend parfois à devenir floue. Plus en retrait, Florie Valiquette possède un timbre piquant, légèrement acidulé, et une vocalise affûtée.
Chez les messieurs, mauvaise pioche. S'il possède la puissance et l'assise, Guilhem Worms manque souvent de précision. Etienne de Bénazé semble tirer le moindre son avec peine, Paco Garcia souffre d'un timbre ingrat et terriblement monochrome, quand Matthieu Walen-dzik s'en sort mieux, sans beaucoup de personnalité.
Au Chœur de l'Opéra Royal font défaut la netteté, la lisibilité, aussi bien que l'éclat. En formation orchestrale, l'Ensemble Il Caravaggio anime préludes et danses, mais sonne un peu brouillon, et son intonation n'est pas partout impeccable. La direction de Camille Delaforge cherche et trouve des effets (parfois excessifs, tels ces coups dans l'air avec chœur « Servez les transports de ma rage »), sans toutefois tendre toujours l'arc dramatique ni prodiguer toute la poésie possible. Reste la découverte d'une musique originale et souvent captivante - pour cela, gratitude.
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