Texte paru dans: / Appeared in:
*
 

Diapason # 732 (04/2024)
Pour s'abonner / Subscription information


CPO 555552



Code barres / Barcode : 0761203556222
 


 

Analyste: Adrien Cauchie

 

Lorsque Conti arrive à Vienne en 1701, c'est pour ne plus la quitter. D'abord engagé par les Habsbourg comme théorbiste, il est promu en 1713 le compositeur officiel de la cour impériale, pour laquelle il écrit opéras, oratorios et cantates. Nombre de ses œuvres faisant la part belle aux instruments concertants, les interprètes assument le parti pris - convaincant -de les élever au même rang que les voix. Le théorbe joue le rôle d'un véritable interlocuteur dans « Non lascio, no, d'amar » : exécutée par Michael Dücker et par Franz Vitz-thum, cette aria s'écoute comme un duo entre un amoureux tourmenté et son confident rassurant.

 

Le programme célèbre autant le compositeur que l'instrumentiste : l'aria « Mare irato » contient des solos successifs de mandoline et de théorbe que Conti a lui-même assurés à la demande d'Antonio Maria Bononcini (1677-1726), un collègue italien également installé à Vienne. Entre deux ritournelles orchestrales qui permettent au musicien de changer d'instrument, le contre-ténor Valer Sabadus y déroule des vocalises dont la précision n'a rien à envier à celle des cordes pincées par Dücker.

 

Partout, l'ensemble Nuovo Aspetto agit comme un révélateur des riches couleurs que déploient les partitions. Le prélude issu de l'oratorio David (jadis gravé en intégralité par Alan Curtis, Virgin, 2007), avec ses temps suspendus et son rythme tragique, est restitué avec un étonnant relief dramatique, malgré l'économie des moyens mis en œuvre. Enfin, séduit particulièrement l'association par le compositeur du chalumeau, ancêtre de la clarinette, et de la voix, que ce soit sous forme de duo enflammé (« Scelta idea di nobilità ») ou pour exprimer la douleur d'une blessure (amoureuse, bien sûr, dans « Volgendo al nido il volo »). Dans ce second registre, il est difficile de résister à l'émouvante interprétation de Bernarda Fink et Peter Rabl dans l'aria « Lontananza dell'amato », accompagnés par Gu-nar Letzbor et Ars Antiqua Austria (Arcana, 20 01).

 


Sélectionnez votre pays et votre devise en accédant au site de
Presto Classical
Livraison mondiale


 

Choose your country and currency
when reaching
Presto Classical
Worldwide delivery

 

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews