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Benoît Fauchet Simon-Pierre Bestion aime croiser les époques et les esthétiques au sein de projets mêlant le concert et la scène. Après avoir lu un livre sur la réincarnation, il a imaginé que le Stabat mater de Domenico Scarlatti trouvait une nouvelle vie dans celui de Dvorak, composé un bon siècle et demi plus tard. De là l'idée d'intercaler entre les dix numéros de la prose scarlatienne huit des dix morceaux de la fresque dvorakienne. Restait à transcrire et à construire des transitions d'un monde à l'autre. Bestion ajoute des cordes au continuo de Scarlatti, y alternant solistes et chœur pour creuser les contrastes. Chez Dvorak, son arrangement est plus spectaculaire encore : la présence d'un orchestre à cordes (en boyau), avec ce qu'elle apporte de lumière à défaut de couleur, esquisse une sorte de mouture hybride entre l'intimité de la (rare) version avec piano et le grand effectif symphonique.
Un chœur plein de franchise affronte les émouvants flots romantiques dvorakiens avec les honneurs, mais le quatuor de solistes peine à se hisser à la hauteur de l'enjeu, même si le mezzo bien timbré d'Aline Quentin s'y distingue. Le finale enlevé de Dvorak flatte les qualités d'éclat et de mobilité de l'ensemble, qui s'entendent naturellement dans la polyphonie scarlattienne. Mais le patchwork ne « tient » pas vraiment, à l'image de la séquence grégorienne utilisée comme morceau-pivot, plombée par les pédales instrumentales. Un concert-spectacle bien pensé comme La Tempête en a le secret - car c'en est un à l'origine, baptisé « Incarno », avec une toile peinte pour « scénographier » l'espace et une création lumières pour le découper - suffit-il à faire un bon disque ? |
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