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Denis Morier Les poèmes du Cantique des Cantiques, le livre sans doute (le) plus singulier de la Bible, ont inspiré de nombreux compositeurs du baroque naissant : leur spiritualité teintée de sensualité s'accordait idéalement tant aux préceptes d'édification de la Contre-Réforme qu'aux expérimentations des nouveaux apôtres du stile rappresentativo et du chant orné. Ce généreux programme confronte trois chefs-d'œuvre fondateurs de Monteverdi (à commencer par l'incontournable Nigra sum tiré du Vespro de 1610) à quatorze motets (dont douze inédits) de divers épigones, certains fameux (Banchieri, Rovetta), d'autres quasiment inconnus (Colombi, Leoni).
Porté avec attention par un solide trio de continuistes, chacun des trois chanteurs manque de projection et d'assurance. Si Massimo Altieri jouit d'un timbre plus séduisant que Massimo Lombardi, ces deux ténors paraissent timides et approximatifs dans les passaggi virtuoses qui fourmillent chez Casati et Rigatti. L'éloquence démonstrative, voire théâtrale, fait aussi défaut à leurs soliloqui montéverdiens, en particulier dans l'exigeant Dilectus meus .
Quant à la basse Gugliemo Buonsanti, son timbre est chaleureux et profond, mais il n'a ni l'ampleur ni les graves nécessaires pour une composition aussi abyssale que le Quam pulchra es de Malgarini. Un diapason élevé aurait d'ailleurs été souhaitable, celui d'Italie du Nord étant historiquement un demi-ton au-dessus du la = 440 Hz ici choisi. Grâce à cela, les Alleluia conclusifs de Banci et de Rovetta auraient sans doute semblé moins ternes. |
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