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Analyste:
Adrien Cauchie Cette anthologie puise dans la liturgie luthérienne de Noël en se restreignant aux proches ou héritiers de Heinrich Schütz (1585-1672). Le maître est lui-même représenté par le concert spirituel O bone Jesu, fili Mariae , dans une version plus colorée et plus ornementée que celle, recueillie et élégante, de John Eliot Gar-diner (Archiv, 1990).
Une place de choix est accordée au disciple Andreas Hammerschmidt (1611/1612-1675) dont la scène de l'Annonciation, Maria gegrüsset seist du , est ici abordée d'une manière très intimiste. On est touché par l'incrédulité de Marie, incarnée par la soprano Capucine Keller, qui répète inlassablement « Comment cela peut-il se faire ? », alors que l'ange pédagogue (remarquable Zachary Wilder, trop rare dans le répertoire allemand) lui explique la chose avec une patience infinie. A l'image des acteurs de ce duo, toute la distribution vocale se distingue par son indéniable qualité et sa grande homogénéité : cela s'entend dans le motet Freude, grosse Freude, hélas tronqué, mais auquel les interprètes confèrent une belle allure de madrigal.
De leur côté, les instrumentistes de Clematis donnent l'impression de jouer avec toutes les couleurs d'une gigantesque palette sonore. Si la variété des instruments utilisés y est pour beaucoup, le résultat n'a rien d'artificiel (sauf au moment un peu pénible des clochettes de Noël). C'est dans la Sonata ab 8 Instrument d'un autre élève de Schütz, Samuel Capricornus (1628-1665), que la coloration est la plus extraordinaire ; elle s'étale subtilement dans la scène théâtrale suivante, Mein Sohn, warum hast du uns getan? de Hammerschmidt.
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