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Guillaume Saintagne Les amateurs de Hasse doivent faire contre mauvaise fortune bon cœur et, parfois, se contenter de peu. Après Attilio Regolo (cf. no 661), voici donc venir un autre live dresdois, L'Olimpiade.
Sur un livret parmi les plus populaires de Métastase, l'ouvrage déroule une musique très imaginative s'éloignant çà et là des canons de l' opera seria (les chœurs) tout en transfigurant les passages obligés, comme dans ce « Siam navi all'onde algenti » avec son étonnant basson concertant à la fois goguenard et implacable. C'est aussi le dernier opéra du compositeur pour la cour de Dresde (où il fut créé en 1756), la guerre de Sept Ans mettant fin à trois décennies de conditions très favorables.
L'équipe ici captée en 1992 défend l'œuvre avec ferveur même si l'interprétation sonne assez datée. Equilibrée, la direction de Frieder Bernius flatte une écriture orchestrale abondante pour tous les pupitres, malgré des cordes acides et une basse continue trop discrète. Les sopranistes d'alors dérangent aujourd'hui nos oreilles par leurs aigus perce-tympans et une technique fragile, même si Randall Wong et David Cordier ont pour eux une ligne de chant délicate et n'esquivent ni les incursions dans le grave ni les variations risquées.
La voix de la jeune Dorothea Röschmann n'a pas encore toute sa pulpe, mais déjà l'assurance de la grande mozartienne. Si Catherine Robbin bouscule souvent plus qu'elle n'incarne, Christoph Prégardien est un idéal de baryténor baroque, raffiné, solide sur la toute la tessiture (n'étaient quelques hasardeux sauts dans l'aigu), au chant caressant et impérieux. Carton jaune pour l'éditeur qui soigne l'iconographie mais se contente de traduire le livret (italien) en allemand. |
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