Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Outil de traduction |
|
Analyste:
Philippe Ramin Unique opéra d'Élisabeth Jacquet de La Guerre, Céphale et Procris est également la première tragédie lyrique donnée par une femme à l'Académie royale de musique. En dépit d'un style respectueux de celui de Lully, d'un mélange des genres ou se côtoient amours tragiques et comiques, l'oeuvre ne séduira pas le public parisien et tombera dans l'oubli. À la tête de son ensemble A Nocte Temporis, Reinoud Van Mechelen donne de l'ouvrage une vue d'ensemble bien construite depuis l'excellente ouverture jusqu'aux extraordinaires scènes des enfers, malgré un prologue qui se cherche en faisant entendre un mélange de prononciation moderne et ancienne et une Flore à la diction très floue. L'épisode est vite oublié grâce aux voix masculines graves de Lisandro Abadie, Laurent Bourdeaux et Samuel Namotte, qui dominent aisément la distribution par leur engagement remarquable, et grâce à un choeur de Namur au niveau toujours remarquable.
Le reste de la troupe trouve des solutions diverses pour concilier style et expressivité. Ainsi Déborah Cachet donne une direction supérieure à son air « Lieux écartés, paisible solitude» et incarne une héroïne émouvante. Reinoud Van Mechelen fait valoir un timbre toujours séduisant et une intelligence du texte hélas formatée par les tics d'interprétation. Gwendoline Blondel convainc dans trois rôles raisonnablement caractérisés mais il faudra attendre l'Aurore d'Ema Nikolovska pour des prises de risques et une variété de couleurs dignes de l'originalité de l'ouvrage. Prise de son remarquable. |
Sélectionnez votre
pays et votre devise en accédant au site de |
Choose your country
and currency |
|
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
Click either button for many other reviews