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Diapason # 731 (03/2024)
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Analyste: Anne Ibos-Augé

 

C'est à Antioche au IVe siècle de notre ère que se situe l'action de Theodora . Dans cet oratorio, l'un des derniers de Handel, les chrétiens (Theodora, son bien-aimé Di-dymus et son amie Irène) sont persécutés par les païens (menés par le gouverneur de la cité, Valens) tandis que le soldat Septimius, incarnation de la tolérance, tente de soutenir son camarade Didymus et les siens. L'intrigue mêle donc l'amour de Dieu, l'amour charnel et l'amitié. Trop osé pour un oratorio, pas assez pour un opéra ? L'œuvre, pourtant un des sommets musicaux et émotionnels d'un compositeur accompli, alliant bariolages italianisants et contrepoint germanique à un figuralisme « universel », subit un échec retentissant lors de sa création à Covent Garden en 1750.

 

D'emblée, Louise Alder fait de Theodora une martyre désespérée, blanchissant volontiers son timbre pur (« Fond, flatt'ring world, adieu! ») et anticipant le cœur du drame (« With darkness ») et son dénouement - le duo final, « Thither let our hearts », constitue un moment de pure magie. Le Didymus de Tim Mead, essentiellement virtuose, pèche par une uniformité qui lisse les airs mais s'oublie dans les récits. Anna Stéphany, au vibrato flottant, campe une Irène assez distante, voire réservée quand on attendrait de cette confidente et amie une présence plus incarnée. Si les premières interventions d'Adam Plachetka n'ont pas l'âpreté et la brusquerie qu'appelle le cruel Valens, le baryton-basse se révèle plus convaincant dans la dernière partie.

 

C'est finalement Septimius qui gagne, et de loin : non content de séduire par la finesse de son timbre, Stuart Jackson allie perfection de la ligne et justesse de l'interprétation, jusque dans les passages les plus virtuoses qui jamais ne cèdent à la seule technicité (« Dread the fruits of Christian folly »). Particulièrement réussis, les chœurs s'équilibrent excellemment avec un ensemble Arcangelo coloré, que Jonathan Cohen mène avec vigueur. Cette lecture inégale, parfois un peu trop sage, doit s'incliner devant celle, magnifique de spontanéité et d'engagement, dirigée par Maxim Emelyanychev chez Erato ( cf. n°717, Diapason d'or ).



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