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Outil de traduction |
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Analyste:
Adrien Cauchie
Rendre cette spatialisation sensible au disque est un écueil sur lequel buttaient déjà, chacun en adoptant des expédients différents, Konrad Junghänel et Cantus Cölln dans une version de référence (1999, HM), Gunar Letzbor et Ars Antiqua Austria avec des voix d'enfants (2013, Pan Classics)… Les nouveaux venus ont, dans la Chapelle royale de Versailles, tendance à exagérer les effets, certes nécessaires, de nuances ou de timbres. Dans les nombreux passages en grand effectif, il devient impossible de démêler les fils de la polyphonie : tout le registre grave est occulté par les aigus surjoués aux cuivres et aux voix. Les écarts de nuances, dans le Kyrie, sont tels qu'il faut sans cesse ajuster le volume sonore sous peine d'être assourdi ou, au contraire, de ne rien entendre.
Malgré ces désagréments, justice est rendue à l'écriture contrapuntique du compositeur dans le Qui tollis où le terme « suscipe » offre l'occasion d'un superbe enchevêtrement de sifflements et de chuintements. Le Credo est gagné par une ferveur dont l'intensité progresse inexorablement jusqu'à la crucifixion ; cette dramaturgie est remarquablement interprétée par les chanteurs et les instrumentistes. Ailleurs, ces beaux moments s'effacent malheureusement derrière des artifices démesurés. Enfin, il est surprenant de lire, dans la notice, deux pages sur une sonate de Schmelzer absente au disque (mais visiblement jouée en concert en novembre 2022). |
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