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Analyste:
Jean-Christophe Pucek Michael Schneider est un des plus constants défenseurs de Telemann - on lui doit, entre autres, le premier enregistrement de son opéra Der neumodische Liebhaber Damon (CPO, 1997). Il réunit ici dix opus des environs de 1762-1765, ultimes pages instrumentales d'un musicien qui connut, dans les douze dernières années de sa vie, une flambée créatrice vigoureuse. Suites - une forme qu'il ne cessa de pratiquer - et divertimentos illustrent son goût pour le pittoresque, l'humour : la TWV 55/D2, qui se veut « tragi-comique », soigne notamment un « Petit-Maître » en l'envoyant dans une « Petite-Maison », autrement dit un bordel ! De telles partitions appellent donc vitalité, finesse, légèreté.
Schneider et La Stagione ne manquent ni de dynamisme ni d'expérience ; on souhaiterait que leur Telemann, solide et coloré, se déboutonne et ose davantage de truculence. S'ils font certes mieux que le sage Simon Standage (Chandos, 2012), ils s'inclinent devant la furia que Reinhard Goebel (Archiv, 2000) insufflait aux TWV 50/22 et 23. De même, la TWV 55/D2 des nouveaux venus ne retrouve pas le piquant et le relief que lui donnait l'Akademie für alte Musik Berlin (HM, 1999) mais leur TWV 55/D21 est servie avec assez de brillant pour tenir tête à celle de Goebel (Archiv, 1990), et leur TWV 55/D23 affiche plus de caractère que dans la version nonchalante de l'Altberg Ensemble conduit par Peter Van Heyghen (Dux, 2022). Une réalisation maîtrisée qu'on aurait aimée pimentée d'un brin de folie. |
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