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Analyste:
Se souviendrait-on de Goldberg si son nom n'était pas accolé aux célèbres variations composées par son maître ? Entré au service du comte Heinrich von Brühl à Dresde en 1751, il se fit remarquer par sa virtuosité au clavier. Sa mort prématurée, à vingt-neuf ans, explique en partie un maigre catalogue. L'imposant Prélude et fugue DürG 5 trahit, par la rigueur de sa construction, l'élève de Johann Sebastian Bach, mais les deux sonates, d'esthétique galante, se ressentent plutôt de l'apprentissage auprès de son fils aîné, Wilhelm Friedemann ; l' Adagio sostenuto de l'inédite Fa majeur se nimbe d'un lyrisme délicat. C'est sa cousine en ré majeur qui retient l'attention, par l'éclairage changeant de son Allegro initial, mais aussi le Menuet varié virtuose qui suit un Presto endiablé - on comprend que la partition ait rencontré un certain succès. Les vingt-quatre Polonaises explorent, dans l'esprit du Clavier bien tempéré , les possibilités expressives des tonalités praticables au clavecin.
Alina Ratkowska connaît bien l'œuvre de Goldberg, dont elle a enregistré une belle version des deux concertos parvenus jusqu'à nous (MDG, 2018). Elle met à son service un toucher franc, précis, un sens inné de la variété qui confèrent énergie et couleurs tant aux vastes coulées la Sonate DürG 6 qu'aux ciselures des Polonaises . Ce brio, cette fermeté entraînent hélas un déficit de tendresse qui tient quelquefois la bride à l'émotion dans les mouvements lents. La claveciniste n'en possède pas moins une main sûre et des idées claires, comme le démontre la conduite parfaite des Prélu d e s DürG 4 et 5 . Qui cherche à entendre toute la production pour clavier de Goldberg trouvera ici de quoi satisfaire sa curiosité. |
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