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Outil de traduction |
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Analyste:
Ivan A. Alexandre
David Bates veut faire oublier David Bates. Le modeste animateur des années 2010 qui estompait Bach et picorait Handel tombe la veste. Adieu Hogwood, entre ici Harnoncourt et perds tout espoir : le disciple imprévu écrasera le maître. Dès l'Ouverture les climats se bousculent, les sorcières trépignent, la fin est proche. Purcell ? Heureux qui le devine. Fleur Baron semble répéter la Didon de Berlioz, crache ses « away! » comme Tosca ses « muori! » et gonfle tant le poitrail qu'il lui faudra reprendre souffle en pleine phrase lors d'un lamento toutes tripes dehors. Belinda n'est plus une sœur ou une confidente mais une rivale. Les « Jove's com-mands » poussent Enée à un doigt de la rupture. L'Enchanteresse mime ostensiblement Cavalleria rusticana . Même le fidèle Tim Mead, vibrato en étendard, impose le plus terrestre des Esprits.
Ce thumos homérique pourra lasser. Oubliez la tendresse amère, le cœur anxieux, le tourment de la reine « not to be confest ». Marins au talon de fer, samba « pour divertir Enée » : la danse contribue au même théâtre expressionniste. Comme la machine à tonnerre. Notons que si l'orchestre se veut « purcellien » (flute à bec et hautbois en plus des cordes usuelles, quatre violoncelles sans contrebasse), une harpe exotique affole le continuo, et que le chœur ne chante pas « Then since our charms » imprimé dans le livret. Vétilles. Le chef voulait que sa Dido ne ressemble à aucune : pari gagné dans une langue claire et nette.
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