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Analyste:
Jean-Christophe Pucek Le recueil publié en 1611 inaugure la carrière officielle de Schütz. Il se trouve alors à Venise, où il séjourne depuis deux ans afin d'étudier auprès de Giovanni Gabrieli. Ces dix-neuf madrigaux - à quatre voix, sauf le dernier, Vastomar, qui en requiert huit - démontrent une maîtrise éblouissante de l'écriture polyphonique et une assimilation parfaite des moyens rythmiques et harmoniques pour satisfaire les exigences expressives du genre. Paul Agnew s'en tient à l'effectif noté par Schütz : on ne trouvera aucun accompagnement, pas même le luth discret de Konrad Junghänel qui soutenait Cantus Cölln (HM, 1999, Diapason d'or ). L'attention se concentre donc sur les voix, qui se signalent par leur stabilité, leur précision impeccable, mais aussi une projection, une présence supérieures à celles de leurs prédécesseurs. Aucune dissonance, si rude soit-elle, n'effraie les chanteurs ( D'orrida selce alpina ). Les changements rythmiques sont négociés en souplesse ( Feriteviferite , dont l'entame suggère, presque concitato , la morsure d'un nœud de vipères), les nuances avec délicatesse (le souvenir douloureux qui assombrit O Primavera ). Les chromatismes expriment la saveur de ce qu'ils soulignent ( O dolcezze amarissime d'amore ). On apprécie également la justesse quasi picturale avec laquelle la sensation d'espace est suscitée dans Vasto mar . L'Orlando di Lasso Ensemble, qui délivrait en 1998 une leçon de théâtre (Thorofon, Diapason d'or ) est dépassé en finesse comme en variété par Les Arts Florissants. Malgré des sopranos inégales, leur réalisation souvent ardente conjugue ciselure formelle et générosité expressive, s'installant tout près du sommet de la discographie.
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