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Analyste: Jean-Christophe Pucek
Écho d'un concert donné en la chapelle royale de Versailles à l'automne 2019, cet album voit Le Concert d'Astrée se mesurer pour la première fois au disque à des pages sacrées du XVIIIe siècle français. On imaginait qu'à l'instar d'Hervé Niquet, dont la lecture déjà ancienne s'impose toujours par son dramatisme (Adda, 1991), Emmanuelle Haïm s'attacherait à exalter, dans le Requiem de Campra, le contraste entre urgence et contemplation. Dès l'Introït, prédomine une impression de sérénité qui peut séduire, mais gomme les effets voulus par le compositeur (sur « luceat » par exemple). Solistes et chœur, sous ce geste prudent, livrent une prestation solide à défaut d'être exaltante : dans le Graduel, « ab audi-tione mala non timebit » échoue à nous saisir, comme le « Osanna » du Sanctus à nous soulever. Haïm apparaît plus convaincante dans les deux grands motets proposés en complément. In conver-tendo de Rameau est conduit avec ce qu'il faut de souplesse et d'autorité. La voix claire et la maîtrise de Marie Perbost (« Laudate nomen Dei »), la vaillance de Victor Sicard (« Converte, Domine ») sont d'autres atouts. In exitu Israel de Mondonville permet à la cheffe de laisser libre cours à son instinct théâtral : sans atteindre « l'énergie ravageuse » d'un Gaétan Jarry (Diapason d'or, cf. no 712 ), elle obtient du chœur le tranchant nécessaire pour faire vivre la fresque (« Mare vidit »), tandis que Samuel Boden ne démérite pas dans « Montes exultaverunt ». Saluons partout des instrumentistes d'une présence et, souvent, d'une agilité remarquables ; ils illuminent un disque qui aurait gagné à desserrer davantage le corset de la majesté.
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