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Analyste:
Jérôme Bastianelli Plus que celui de Beethoven, Schubert, Brahms ou Schumann, l'orchestre de Mendelssohn exige, comme celui de Richard Strauss, un fini instrumental irréprochable. Si les terribles défis techniques de l'« Italienne » - proposée ici dans ses moutures de 1833 et 1834 - placent Jordi Savall et Le Concert des Nations sur la corde raide, ces derniers apparaissent davantage à leur affaire que dans leurs récents Mozart, Beethoven et Schubert. Les enchaînements sont mieux huilés, les contrastes mieux dosés et, de manière générale, la discipline davantage au rendez-vous.
Savall et ses musiciens entretenant avec l'idiome préromantique une connivence moindre qu'avec Biber, Marais, Lully ou Rameau, on n'attendait d'eux ni l'eurythmie ni la profondeur de champ des gravures de Sawallisch (Philips), Klemperer (Warner), Masur (Teldec), Sinopoli (DG) ou Gardiner ( idem ). Cependant, une fois admis l'intérêt de privilégier sur instruments anciens une rhétorique plus artisanale voire terrienne, le fossé se creuse par rapport aux lectures autrement fines et abouties de Frans Brüggen à la tête de l'Orchestre duXVIIIe siècle (Philips puis Glossa).
L' Allegro vivace aurait gagné à être articulé avec davantage de rigueur, l' Andante con moto à moins presser le pas, le Con moto moderato à voir ses dynamiques échelonnées plus subtilement, tandis que le Sal-tarello final, dont le détail n'est pas traité avec la délicatesse requise, projette ici une vigueur quelque peu à l'emporte-pièce. Enfin, on peut se demander si le halo acoustique de la collégiale de Cardona (Catalogne) convient vraiment à l'œuvre et aux forces en présence.
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