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Analyste: Frédéric Degroote
Pour ce « Miroir » (c'est le sens de « Kagami », titre de l'album), la gambiste japonaise Kaori Uemura reprend les choses là où elle les avait laissées dans son précédent récital « Yuu » ( Diapason d'or ) : seule en piste. C'est toutefois avec un clavecin et une seconde viole que se joue la plus grande partie du programme, construit à la manière d'une pièce de théâtre - en un prologue, trois actes et un épilogue. Les pages de Marin Marais confirment un talent de coloriste et une belle dextérité. La première des trois Suites du rare Charles Dollé (ca 1710-1755) gagne sous ses doigts une ampleur qu'on ne lui connaissait pas. Le Prélude donne le ton : libre sans s'appesantir. Le Tendre engagement comme la Musette évitent les mignonneries, et le passage en arpège que la Fugue cache en son milieu démontre une autorité confondante. Encadrant cette suite, trois mouvements de la Sonate pour viole et clavecin BWV 1028 de Bach sont servis par une sonorité splendide. Mais pourquoi omettre le finale ? L'arrangement de l'Andante du Concerto italien BWV 971 touche au cœur, grâce aussi au jeu luthé d'Aline Zylberajch. Dans cette quête de la mélancolie et des clairs-obscurs, La Pompe funèbre de Couperin étreint, la Fantaisie de la Suite en la majeur du Livre II de Marais distille une émotion vertigineuse -ce chant perpétuel tout au long du passage en la mineur ! Uemura a le don de transcender son instrument quand elle est seule. La transcription de When I am laid in earth de Purcell par Ryosuke Sakamoto renoue avec les larmes enluminées de « Yuu ». Tel quel, ce petit traité de musique de chambre est servi avec une poésie à fleur d'archet. |
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