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Analyste:
Ivan A. Alexandre Après la « Génération Purcell » ( cf. n°677 ) et l'« Héritage de Corelli » ( cf. n°693, Diapason d'or ), troisième visite de La Rêveuse à Londres. Cette fois au temps où Handel lâche l'opéra italien pour l'ode anglaise, vers 1740. Le pays change, la musique change, la langue aussi. On pleure moins à « Lascia ch'io pianga » qu'à « Rule, Britannia! » On ranime les passions insulaires et ouvre les jardins aux muses nationales.
Concert en deux parties distinctes. D'abord quatre pièces classiques dues à Handel (sonate en trio de l' Opus 2 , seul ouvrage familier de l'album), son premier violon Pietro Castrucci (curieuse sonate pour viole de gambe, instrument devenu exotique en 1740), son hautboïste Giuseppe Sammartini (frère aîné du plus célèbre Giovanni Battista) et son flûtiste Charles Frederick Weideman né Carl Friedrich (merveilleux concerto pour traversière en mi mineur publié vers 1746, d'un charme so very british dans le goût de William Boyce). Ensuite neuf tunes écossais purs ou travaillés par l'éditeur arrangeur James Oswald, alors que les esprits du royaume se détournent de la sophistication urbaine vers le « beau simple » des Lumières.
Comme dans les volumes antérieurs, La Rêveuse soigne l'étoffe et varie la palette si bien que l'heure passe sans une minute grise, même quand la partition s'en tient aux marches harmoniques d'usage. Théorbe, ar-chiluth, guitare, cistre : Benjamin Perrot connaît l'art de peintre. Sébastien Marq à son ordinaire poé-tiste la flûte à bec ; le traverso d'Olivier Riehl n'est qu'enchantement ; la gambe voilée de Florence Bolton fait entrer Constable chez Vermeer. Surtout, la compagnie chante. Allegro ou amoroso , arabesques de Weideman ou gigue de Castrucci, rude hornpipe ou tendre sicilienne : place à la mélodie ! Même les tunes populaires s'habillent de satins précieux. Endless pleasure. |
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