Texte paru dans: / Appeared in:
*
 


Diapason # 726 (10/2023)
Pour s'abonner / Subscription information


Harmonia Mundi
 HAF8905359



Code barres / Barcode : 3149020946039


 

Outil de traduction
Translator tool

Analyste: Piotr Kaminski

 

L'Allegro a valu au compositeur un franc succès, comme en témoignent les nombreuses reprises de son vivant, toujours avec des modifications de texte et de distribution. Toutes les solutions adoptées par les interprètes sont donc légitimes - hélas, devrait-on dire, car la version choisie par William Christie (celle de la création, 1740, sans les insertions instrumentales présentes chez McCreesh) laisse un trou béant dans une des séquences les plus sublimes de tout Handel : l'arioso de soprano « There held in holy passion still » qui n'apparaît que lors de la première reprise londonienne de 1741.

 

Le disque est le fruit d'une longue fréquentation de l'œuvre de la part du chef, culminant lors d'une tournée internationale lancée en décembre 2021. Cela nous vaut une interprétation nourrie d'amour et de sagesse, toute d'élégance et demi-teintes, à laquelle ne manque parfois qu'un peu de contraste, de trait plus affirmé. Le maestro met en valeur, à fort juste titre, ses obbligati : violoncelle (David Simpson ?), cor (Glen Borling), flûte (Serge Saitta), tous fortement caractérisés, tels des personnages de cette suite de tableaux -qui ne sont pourtant pas des natures mortes. Or, certains prédécesseurs ont érigé ici une forteresse vocale qu'il n'est guère aisé d'escalader. La jeune équipe de Christie, en partie issue du Jardin des Voix, aussi vaillante et bien entraînée qu'elle soit, demeure relativement modeste, en timbres autant qu'en personnalités. Une Joanne Lunn (Lutz), certainement moins lumineuse que Rachel Redmond, entretient une relation bien plus intime avec la parole de Milton. James Way, orateur spirituel, trahit un vibrato et une couleur fuyante inquiétants chez un chanteur de son âge ; quant à Sreten Manojlovic, un rien trop exubérant dans les récitatifs, il parvient souvent à trouver le ton juste. A l'excellent Leo Jemison on peut promettre un bel avenir - le rôle a d'ores et déjà porté chance à Laurence Kilsby, treble de la version McCreesh. Si cette version ne bouleverse pas la discographie, elle contient assez d'heureux moments pour séduire les passionnés. Les novices iront d'abord chez Gardiner (Erato 1981), pour une vision d'ensemble qui, en dépit de quelques coupures, domine toujours la discipline. Ils compléteront avec le scintillant John Nelson (Virgin 2000), riche de variantes et fier d'une distribution exceptionnelle, et le vénérable aïeul David Willcocks (Decca 1960), dont il est plus facile de pointer les faiblesses que d'égaler les vertus (Pears, Delman, Morison, Watts !).

 

 

 

 



Sélectionnez votre pays et votre devise en accédant au site de
Presto Classical
Livraison mondiale


 

Choose your country and currency
when reaching
Presto Classical
Worldwide delivery

 

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews