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Analyste:
Philippe Venturini Quand le clavecin s’ouvre à la voix Justin Taylor révèle les sortilèges d’une Italie rêvée par Bach, plus lyrique que jamais.
Comme vade-mecum de ce voyage méridional, Justin Taylor a choisi le clavecin anonyme du château d’Assas (près de Montpellier), conçu lors du premier xviiie siècle comme la musique de ce récital. Avec le goût et la subtilité qu’on lui connaît, Hugues Deschaux a su en restituer le foisonnement harmonique et la palette chromatique qui ne sature jamais, tout en captant discrètement l’espace environnant. Il a su également confier à nos oreilles un art de faire chanter le clavier tout simplement stupéfiant. Bien qu’il adopte des tempos souvent vifs, qu’il mène son Bach sous un soleil aux rayons dardés et puissants, Justin Taylor conserve une étonnante fluidité de toucher; comme si la mécanique du clavier, le métal des cordes, la fermeté des becs avaient cédé la place à la souplesse d’un archet géant (BWV 972/1) ou au souffle infini d’un hautbois (BWV 974/2). Dans le Concerto italien, l’artiste aménage de savants effets de dialogue entre un soliste et un orchestre imaginaires et évolue avec une impressionnante aisance entre improvisation feinte et rigueur sans raideur (la fugue finale) dans la torrentielle Toccata BWV 914. Cette maîtrise instrumentale souveraine, doublée d’une imagination fertile, embarque l’auditeur dans un voyage ensoleillé qu’il voudrait éternel. Et cette éloquence, cette jubilation dans la parole, ce plaisir du son rappellent que l’Italie est bien le pays qui vit naître l’opéra. |
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