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Analyste:
Véritable « tube » du XVIIIe siècle, le Stabat mater de Pergolèse circula dans toute l'Europe, jusqu'à Leipzig où il rencontra Bach. Le Cantor en tira une « parodie », adaptant à la musique du Napolitain, qu'il inclina d'ailleurs vers plus de gravité en renforçant la partie d'alto, une réécriture versifiée du Psaume LI, plus admissible en terre luthérienne qu'un texte à caractère marial.
Marie Perbost et Paul-Antoine Bé-nos-Djian en proposent une lecture à mi-chemin de celles que livraient Martin Gester, dense dont la facture « classique » reste pertinente (Tempéraments, 2000), puis Damien Guillon, au dramatisme plus appuyé (Glossa, 2016). Accompagnés par un ensemble instrumental précis et attentif, les deux solistes conjuguent recueillement (« Tilge ») et finesse des nuances (« Denn du willst »), tout en assumant la part de théâtralité inhérente à cette partition (« Lass mich »). Sans doute une plus grande familiarité avec la langue germanique aurait-elle autorisé davantage d'éloquence.
A cause de ce handicap, la BWV 54, allante et d'une tenue honorable, ne peut rivaliser avec Andreas Scholl (HM, 1998). Non sa che sia dolore BWV 209, une des rares cantates de Bach (si elle est bien de lui) en italien, trouve en Perbost une interprète convaincante. Soutenue par le traverso délicat de Mathilde Horcholle, la soprano restitue avec justesse la mélancolie qui imprègne la première partie de cette page, se coule dans le rythme dansant de l'aria conclusive. En dépit d'une concurrence relevée (depuis Elly Ameling en 1966 chez DHM, jusqu'à Alice Rossi en 2016 pour Passacaille), c'est la meilleure contribution de cet album. |
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