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Analyste:
Philippe Ramin On a souvent supposé mélancolique le caractère de François Couperin qui, dans les préfaces des premier, second et quatrième livres de pièces de clavecin, se plaint amèrement de diverses maladies. Pour illustrer cette « Âme en peine » et évoquer les âges de la vie, Michèle Dévérité a puisé dans les différents recueils du compositeur et organisé un programme inscrit entre la naissance et la mort. Véritable vedette de cet enregistrement, le clavecin anonyme (France, milieu du xviie siècle) restauré par Alain Anselm reflète sans doute au mieux l’univers sonore de Couperin, et l’enregistrement du regretté Thierry Bardon a su en préserver l’infinie délicatesse. En mettant au second plan le caractère général et la structure harmonique, la claveciniste éclaire chaque détail des préludes et s’attache à en débusquer mille inflexions minuscules avec un soin scrupuleux. Les Roseaux « sans lenteur » sont un peu lents pour laisser la belle ligne de basse ondoyer et résonner et, pour la même raison, Les Charmes et Les Amusements semblent bien sérieux. Ailleurs, une Convalescente fragile et pleine de précaution fait mouche tandis qu’une Pompe funèbre transcrite de la viole au clavecin pose un regard désabusé sur la fuite du temps. Plutôt extatiques, Les Folies françaises présentent souvent de belles et intéressantes propositions expressives (La Persévérance), des indifférences appuyées (La Langueur, La Jalousie taciturne), une somptuosité fière et par là même étonnante : quelle noble Âme en peine ! |
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