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Diapason # 725 (09/2023)
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Rondeau
ROP623738-4



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Analyste: Denis Morrier

 

Redécouvert dans la bibliothèque du Conservatoire de Naples par Guido Gasperini il y a bientôt un siècle, le manuscrit intitulé Il Nerone est le reflet d'une production de 1651, donnée par la compagnie itinérante des Febi Armonici - une autre source, retrouvée à Venise dans les papiers de Cavalli, documente une reprise de Poppea en 1646 au Teatro San Giovanni e Paolo. Les parties d'orchestre sont écrites à quatre voix à Naples, à trois à Venise. Des scènes entières divergent par le texte ou la musique (sinfonie et ritornelli ont peu en commun) et d'autres ne sont présentes que dans la version de Naples - qui fournit un finale complet.

 

L'éditeur annonce ici « le premier enregistrement intégral » de la « version de Naples ». Nuançons. La proposition d'Andreas Reize est la cinquième depuis celle, pionnière, de Jean-Claude Malgoire (1985, CBS, le rôle de Néron y est confié à un ténor), suivi par celles de John Eliot Gardiner (Archiv, avec beaucoup de coupures), Garrido (K 617, avec de nombreuses réécritures) et La Ve-nexiana (Glossa). La nouvelle venue offre certes l'intégralité du manuscrit, mais au prix d'aménagements divers : transpositions, reconstitution de parties orchestrales manquantes, modifications, etc. Si la réalisation de la basse continue (richement pourvue) se veut fidèle aux indications, les cordes (une par partie) sont régulièrement colorées par des flûtes à bec apocryphes et une insupportable percussion s'invite bien trop souvent.

Surtout, le théâtre fait ici défaut.

Les sopranos corsés de Pia Davila et Elvira Bill se ressemblent trop, incarnant l'une une Poppée peu sensuelle, l'autre un Néron manquant d'autorité comme de folie, surtout face au Sénèque profond et agile de Lisandro Abadie. Le contre-ténor Jan Börner campe un Othon plus élégiaque qu'héroïque et l'Octavie de Geneviève Tschumi manque de violence dans ses emportements comme de désespoir dans ses plaintes. Pourquoi confier à un seul ténor les rôles, pourtant contrastés, d'Arnalta (comique caustique) et de la Nourrice (comique pathétique) si c'est pour qu'il s'y abandonne aux mêmes tics interprétatifs ?

 

Qui veut découvrir la partition napolitaine retournera plutôt, en dépit de quelques coupures, aux beautés trop oubliées de la version Malgoire (avec Malfitano, Elwes, Reinhart, Alliot-Lugaz, Lesne…).

 



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