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Analyste:
Clément Stagnol À l'instar de son maître Lassus, Antoine Gosswin frappe par sa versatilité. Sans doute originaire de Liège, il accomplit l'intégralité de sa carrière à la cour de Bavière, où il serait entré dès le plus jeune âge comme enfant de chœur.
Baptiste Romain et son Miroir de Musique se sont fait un nom dans les répertoires du XVe siècle, après avoir livré à un rythme soutenu plusieurs albums fort convaincants. Avec ce nouvel opus, l'ensemble s'aventure dans les contrées de la Renaissance tardive pour offrir la première monographie de Gosswin, en couvrant l'ensemble des genres fréquentés par le musicien liégeois. L'approche gomme quelque peu la dimension rhétorique de cette musique et ses emprunts à l'art du discours : tout paraît uniforme d'un genre à l'autre. La force expressive des dissonances mériterait d'être mieux soulignée, à l'instar de la direction prise par les interprètes dans le madrigal Qual meraviglia, pur chef-d'œuvre.
Privées d'une articulation inhérente au texte, les pièces interprétées aux seuls instruments tendent également à devenir des objets extatiques. Le caractère interchangeable des voix et des instruments à la Renaissance ne se discute pas, mais à quoi rime un tel usage si c'est pour aboutir à une simple contemplation du contrepoint ? Un contrepoint très beau, au demeurant, avec ses dissonances, chromatismes et cadences inattendues.
Ces quelques réserves ne doivent pas détourner d'une agréable découverte, qui n'a pas pour moindre atout une instrumentation riche en couleurs : harpe gothique avec harpions, alta cappella (cornet, bombarde, sacqueboute, doulciane), cistre, bande de violons et violes.
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