En septembre 2020, après la restauration de
l’Opéra des Margraves, le Festival baroque de Bayreuth renaissait sous la
direction de Max Emanuel Cenčić. Cette «première nouvelle édition» avait pour
pièce maîtresse la résurrection d’un opéra de Nicola Porpora, Carlo il Calvo
(le petit-fils de Charlemagne n’est pas réellement le rôle-titre, mais un
enfant). À Rome en 1738, six des sept personnages étaient interprétés par des
castrats. L’an dernier, pour Alessandro nell’Indie de Vinci, le festival
n’a pas hésité à confier tous les rôles féminins à des hommes, mais ce n’était
pas le cas en 2020. Sous la direction experte de George Petrou était alors
placée une distribution brillante, constituée en partie de voix dont l’ascension
ne faisait que commencer tels Jerosme et de Sá, en partie d’habitués des
productions Cenčić comme Lezhneva et Fagioli en amoureux réunis par l’unique duo
de la partition : treize minutes où la sensualité de trilles superposés se
substitue à l’ébouriffante virtuosité de la plupart des vingt-six arias. On peut
juste regretter qu’il n’ait pas été possible de publier un DVD de l’amusante
production où le maître des lieux transposait l’intrigue dans la mafia des
années 1920, le CD ayant été enregistré en studio quelques semaines avant la
reprise du spectacle en 2021.
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