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Classica # 254 (07-08/2023)
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Harmonia Mundi
HMM90246971




Code barres / Barcode : 3149020946954

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Analyste: Philippe Venturini

 


À défaut d’un Petit Livre de Maria Barbara Bach laissé par Johann Sebastian, Benjamin Alard en a imaginé un. Il le place sous le signe de l’intimité, des «moments de solitude et de tristesse à la suite de la mort de […] sa première épouse» en 1720. Il réunit ainsi des œuvres contemporaines du drame telles les Sonates et Partitas pour violon seul, les Inventions et Sinfonias et les Suites françaises. Il assure à ces dernières, interprétées sur un superbe Couchet-Blanchet (1645/1720) généreusement capté par Alban Moraud, et mises en regard avec des pièces de François Couperin, un port altier, un maintien de tous les instants (menuets, gigues), qui leur interdit l’anecdote ou la mignardise. Rien d’amidonné n’apparaît pourtant dans ce jeu délié, certes sérieux, mais capable de tendresse (Allemande de la Suite n° 5) ou de mélancolie (Sarabande de la même, avec jeu de luth, Allemande de la Suite n° 4). Benjamin Alard choisit pour les très pédagogiques

Inventions et Sinfonias l’instrument domestique par excellence, le clavicorde, qu’il touche avec une délicatesse insigne et fait chanter à travers les lignes contrapuntiques. Il adjoint à cet instrument d’Émile Jobin d’après Christian Gottfried Friederici (1773), pour certaines pages pour orgue (Fantaisie en sol mineur BWV 542), un pédalier à la mécanique inaudible qui oblige l’artiste à « jouer en chaussettes afin d’éviter tout choc sur le bois ».

 

 


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