Texte paru dans: / Appeared in: |
|
 |
Outil de traduction |
|
Analyste:
Philippe Venturini Pour séduisante qu'elle soit, l'illustration de couverture n'a aucun rapport avec la musique. Pourquoi en effet associer une Annonciation du quattrocento à des oeuvres composées pour la longue période postérieure à la Trinité (entre la Pentecôte et Noël) par Bach ? Mystère. Ces trois cantates, bien connues des mélomanes et de la discographie, permettent, quoi qu'il en soit, à Damien Guillon et au Banquet Céleste de rappeler avec quelle aisance ils évoluent dans ce répertoire. Réunis en un effectif réduit à un instrument et une voix par partie, ils profitent de l'orgue du facteur belge Dominique Thomas (2OO7) conçu sur les modèles réalisés par Heinrich Gottfried Trost dans la Thuringe de Bach. Sa solide présence assure le continuo tandis que sa plénitude et sa clarté polyphonique s'imposent dans la Sonate en trio, BWV 526 et le Prélude, BWV 546 interprétés avec clairvoyance et souplesse par Maude Gratton. Dans la Cantate « Jesu, der du meine Seele « , BWV 78, on admire l'intensité du chœur introductif, parfaite traduction de l'angoisse de l'homme, mais aussi son impatience (tempo ad hoc) à rejoindre le Christ dans le célèbre duo pour soprano et alto, merveille d'imagination musicale. Attention spéciale au ténor Thomas Hobbs, admirable de conviction dans le sombre récitatif et de grâce dans l'air serein qui lui succède ou il dialogue avec la flûte aérienne de Jean Bregnac. La même intelligence dramatique investit la Cantate «O Ewigkeit, du Donnerwort», BWV 60, également introduite par un chœur majestueux où les répétitions des cordes symbolisent les tremblements du fidèle, superposés à l'injonction d'une mélodie de choral. Dans cet éprouvant parcours entre inquiétude et sérénité, Damien Guillon et Thomas Hobbs rivalisent de subtilité et de précision. Également renversant de puissance architecturale et expressive, le choeur initial de la Cantate «Wer sich se/bst erhôhet, der sollerniedrigetwerden“ BWV 47 connaît à nouveau un juste équilibre entre forme et fond.
|
|
