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Analyste:
Ivan A. Alexandre Adieux sylphes et angelots. L'alto masculin du XXIe siècle affirme son autorité, son volume, son vibrato (maîtrisé quoique constant). Il a fui les chapelles pour hanter l'opéra. Même Tim Mead, héritier de James Bowman et Michael Chance, ancien élève de Robin Blaze qui n'a rien d'un Cencic ou d'un Fagioli et vole de Messe en si (avec William Christie) en Passion selon saint Matthieu (avec Raphaël Pichon), se distingue au théâtre, de Monteverdi à George Benjamin. S'il intitule son troisième récital « Exquise douceur », s'il l'organise autour de Purcell parce que « sa musique n'a pas besoin de crier pour se faire entendre », le rideau rouge recouvre la dentelle. La phrase est soutenue, le style volontaire ; la nuance piano cède à un mezzo forte continu. D'Alfred Deller, surmoi indestructible de tout countertenor britannique, demeurent la noble distance, l'émission « sinusoïdale » accrochée au « masque » et un « fausset » uni jusqu'à l'extrême grave qui favorise les longues lignes. Tout le reste s'en libère. Meilleur exemple : « Crown the Altar » de la première Ode à sainte Cécile qui retient de l'image « bright seraphic throng » le seul bright - où Deller n'était que seraphic. Composé presque exclusivement de chefs-d'œuvre, son programme permet d'ailleurs tout ce qu'on veut. Non seulement les Plaint, « Beauteous Softness » (pour la reine Mary), « Pale and purple Rose » de Purcell, mais aussi les anthems poignants de Pelham Humfrey, la Lovely Selina de John Blow ou le Powerful Morpheus de l'ancêtre William Webb. Une heure et quart au pays des merveilles, accompagnée avec rigueur par le petit ensemble de (l'ex-countertenor ) David Bates. Sans doute les multiples transpositions qu'exige l'alto conviennent-elles mieux au continuo qu'au violon (tendu en fa majeur dans Arise, my Muse ; terne au contraire dans une Plaint déchue de ré à la mineur). Mais le consort renouvelle la couleur que la voix ne peut nuancer, on ne perd pas un mot du texte, lequel ne prend jamais la place d'une vertu dont Tim Mead a fait son atout maître : la musicalité. Quelle autre joie que la joie simple ? |
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