Le chemin des Passions de
l’Ame, dont presque chaque disque contient au moins une œuvre de Biber, devait
passer par les Sonates du Rosaire . Après le faux pas de l’Harmonia
artificioso-ariosa (cf. n° 708), Meret Lüthi et les siens reviennent à une
approche moins discutable. Les émotions extrêmes convoquées par le recueil, sa
virtuosité souvent acrobatique vont comme un gant à l’ardente violoniste. Dès L
’Annonciation , on est frappé par la plénitude de ses moyens, sa capacité à
creuser les contrastes – fût-ce au prix de quelques effets trop appuyés –, sa
volonté de faire vivre le texte musical. L’équilibre entre douceur et âpreté
s’instaure avec naturel dans la Nativité , dont le rebond ignore toute agitation
vaine ; la chaconne qui forme la Présentation au Temple est construite avec
maestria. La Flagellation assume sa violence ; la joie de la Résurrection
rayonne. Le continuo, riche sans être profus à l'excès, se révèle d'une grande
efficacité. Curieuse idée néanmoins d'y avoir inclus un lirone, sans parler du
psaltérion : ses interventions souvent indiscrètes détonnent ; la sonate du
Portement de croix, par exemple, s'en trouve comme abîmée. Au chapitre des
regrets, nous rangerons aussi quelques moments prosaïques (Mont des oliviers) et
le recyclage de la lecture jolie mais fade de la Passacaille « de l'Ange gardien
» qui figurait dans le disque « Divina » (cf. no 694 ) et qu'il aurait
été préférable de réenregistrer. Soignée, brillante, cette réalisation ravira
les amateurs des Passions de l'Ame sans bouleverser la discographie.
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