Texte paru dans: / Appeared in:
*
 
Diapason # 722 (05/2023)
Pour s'abonner / Subscription information


Alpha
ALPHA944




Code barres / Barcode : 3760014199448


 

 

Outil de traduction
Translator tool

Analyste: Frédéric Degroote

 

En 1604, alors qu'il est en poste au Danemark, Dowland livre son recueil instrumental le plus célèbre, ses Lachrimae, or Seaven Teares pour cinq violes et luth. Il y décline une pavane pour luth de 1596 (Lachrimae), peut-être mieux connue dans sa version chantée (Flow my tears), en sept métamorphoses (« sept larmes »), accompagnées de neuf gaillardes, deux allemandes et trois pièces lentes.

À l'instar de Jordi Savall (Astrée, 1987) ou plus récemment Phantasm (Linn, 2017), Musicall Humors se mesure au recueil entier. Certes somptueuse dans la connivence des archets, la lecture fait malheureusement la part belle à un Dowland étouffant, au ralenti, qui manque cruellement de chair. Pourquoi diable cette noirceur pseudo-exacerbée quand on sait que la mélancolie représentait à l'époque tout autre chose qu'un abîme dépressif ? Atteindre cet état méditatif, propice à la création, c'était pouvoir accéder à des vérités ultimes. Rien de tel ici, où les interprètes s'en tiennent à une vision harmonique verticale, oubliant de prendre de la hauteur (sauf dans Semper Dowland semper dolens, seule consolation). Les dissertations du luth de Thomas Dunford et des gaillardes plus réussies n'y changent rien.

Au sein d'une discographie pléthorique, nous retournerons aux voluptés doloristes de Savall ou, mieux, à la vision de Phantasm (Diapason d'or) qui jouait la carte de la transparence virtuose, de la noblesse, et de l'étude caractérisée dans chaque pavane.
 



Sélectionnez votre pays et votre devise en accédant au site de
Presto Classical ou de Europadisc
Livraison mondiale


 

Choose your country and currency
when reaching
Presto Classical or Europadisc
Worldwide delivery

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews