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Frédéric Degroote En 1604, alors qu'il est en poste au Danemark, Dowland livre son recueil instrumental le plus célèbre, ses Lachrimae, or Seaven Teares pour cinq violes et luth. Il y décline une pavane pour luth de 1596 (Lachrimae), peut-être mieux connue dans sa version chantée (Flow my tears), en sept métamorphoses (« sept larmes »), accompagnées de neuf gaillardes, deux allemandes et trois pièces lentes. À l'instar de Jordi Savall (Astrée, 1987) ou plus récemment Phantasm (Linn, 2017), Musicall Humors se mesure au recueil entier. Certes somptueuse dans la connivence des archets, la lecture fait malheureusement la part belle à un Dowland étouffant, au ralenti, qui manque cruellement de chair. Pourquoi diable cette noirceur pseudo-exacerbée quand on sait que la mélancolie représentait à l'époque tout autre chose qu'un abîme dépressif ? Atteindre cet état méditatif, propice à la création, c'était pouvoir accéder à des vérités ultimes. Rien de tel ici, où les interprètes s'en tiennent à une vision harmonique verticale, oubliant de prendre de la hauteur (sauf dans Semper Dowland semper dolens, seule consolation). Les dissertations du luth de Thomas Dunford et des gaillardes plus réussies n'y changent rien. Au
sein d'une discographie pléthorique, nous retournerons aux voluptés doloristes
de Savall ou, mieux, à la vision de Phantasm (Diapason d'or) qui jouait la carte
de la transparence virtuose, de la noblesse, et de l'étude caractérisée dans
chaque pavane. |
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