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Diapason # 721(04/2023)
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 Mirare
MIR624




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Analyste: Jean-Christophe Pucek

Ce « Récit », titre choisi par Salomé Gasselin pour son premier disque, commence dans les registres graves de l'orgue. Une volonté d'asseoir le son, d'en faire sentir à l'auditeur le grain, la réalité physique. Si la pièce de Jacques Boyvin est destinée aux claviers, le chant de la viole s'y invite ici, ourlant sa méditation d'un liseré frémissant. Débusquer l'archet en filigrane dans des pièces pour clavier, suivant l'exemple de l' Allemande de Du Mont « pour l'orgue, le clavecin, et pour trois violes si l'on veut » : composé pour l'essentiel de transcriptions, le projet se dévoile à travers la deuxième œuvre au programme portée avec une énergie altière. Les pièces de Marais révèlent en partie l'orientation esthétique de Gasselin. La franchise des coups d'archet dans Cloches ou Carillon campe un paysage plus turbulent que celui dessiné par François Joubert-Caillet (Ricercar, 2019, Diapason d'or ) ; on perçoit aussi l'empreinte de celui qui fut l'un des maîtres de la violiste, Vittorio Ghielmi, interprète d'une version magistrale de cette pièce (Opus 111, 2002).

Un voile de raucité confère aux Voix humaines de la nouvelle venue, une présence, une urgence qui se démarquent de la douceur savallienne (Alia Vox, 1998). Comme chez Philippe Pierlot (Flora, 2012), la Pavane selon le goût des anciens compositeurs de luth se déroule dans un tempo retenu, mais habité ici avec plus d'ardeur.

L'éloquence prime sur la joliesse, quitte à solliciter les œuvres avec un rien de rudesse - au tranchant mis à la Fantaisie (no 142 du Livre II) de Marais, on pourra ainsi préférer la noblesse de Joubert-Caillet. On louera partout l'absence de temps mort, la sensibilité (Sarabande de Couperin), la générosité qui font oublier le caractère fractionné du parcours. Sans oublier la vitalité d'un continuo sans cesse inventif - Emmanuel Arakélian, excellent en tribune comme au positif, Justin Taylor, disert et spirituel au clavecin. Tant de récitals offrent si peu à retenir qu'il ne faut pas manquer de saluer ceux qui osent, proposent et suscitent, chez l'auditeur, le désir d'y revenir.

 

 

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