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Outil de traduction |
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Clap de fin pour le projet Gesualdo des Arts Florissants avec deux parutions simultanées : les deux derniers Livres de madrigaux, et les Répons des ténèbres composés pour le jeudi saint. Ces pages parmi les plus audacieuses du prince de Venosa sont aussi parmi les plus difficiles à mettre en place. Les glissements chromatiques exacerbés, les dissonances vertigineuses ne doivent faire disparaître ni la fluidité ni les contrastes. Car, plus que le mot, c'est la ligne, le texte dans son entier que Gesualdo cisèle, en érigeant de grandes arches taillées dans un contrepoint empreint de conservatisme.
C'est précisément la ligne, la hauteur de vue qui manquent ici, où trop d'effets tuent l'effet. A s'arrêter sur chaque affect, le discours devient artificiel et rend la compréhension de ces madrigaux difficile pour l'auditeur, quand La Compa-gnia del Madrigale et La Venexiana y déployaient souplesse et sens du relief. S'ils pouvaient ravir dans les volets précédents, les partis pris des Arts Florissants montrent cette fois leurs limites.
La lecture chirurgicale de Paul Agnew est relayée par une acoustique sèche pour les madrigaux, et un rien plus flatteuse (l'abbatiale d'Ambronay) pour les répons. Mais ces pages exigent-elles autant d'aridité dans leur rendu sonore et dans leur approche intellectuelle, au risque de surligner la musique plutôt que de la servir ? Assurément, non. Les timbres laissent de marbre, les méandres harmoniques sont méconnaissables (O dolorosa gioia du Livre V), les nuances peinent à convaincre et surtout rien n'émeut. L'emblématique Moro lasso (Livre VI), chanté à un diapason très bas, fait chou blanc. Le Tristis est anima mea et plus généralement les répons, abordés à la manière de madrigaux spirituels et émaillés d'approximations, ne respirent pas.
A ce dolorisme mat, sans doute voulu et assumé, nous préférons la cohésion, la finesse et la sensualité des ensembles italiens précités qui laissent s'épanouir le clair-obscur de cette musique si caractéristique. |
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