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PHILIPPE RAMIN Christina Pluhar se penche sur le répertoire de l’air de cour dont le thème principal, l’amour, a fort à voir avec l’obsession de la basse obstinée, et ’intéresse aux poèmes étrangers mis en musique par Moulinié ou Boësset à la cour de Marie de Médicis. La musicienne a constitué un florilège très représentatif mêlé de quelques pièces instrumentales et lui applique son traitement habituel qui tient à la fois de l’habillage sonore et de l’arrangement. L’ensemble obéit à des codes précis, superposition progressive des instruments, prédominance d’une rythmique à large spectre évoquant la musique populaire italienne ou les mariachis mexicains, un air tiède et chargé d’épices se propage instantanément dans la salle d’écoute. Cela ne laisse pas beaucoup de place pour le chant dans À la fin de cette bergère , transforme Vos mépris chaque jours en inoffensive ballade et ne donne guère envie à Philippe Jaroussky d’habiter davantage le spirituel Ma bergère est tendre et fidèle. Le chanteur possède toujours un timbre séduisant mais les notes prises par en dessous dans Paisible et ténébreuse nuit de Moulinié tirent un peu trop vers la variété française. Dans le cadre décoratif imposé il lui est difficile de proposer une incarnation poétique très étendue, cependant l’ensemble est plaisant et nous invite à une « follie » douce et pastellisée, inoffensive et très tendance.
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