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Analyste:
Wissâm Feuillet Mais à soixante-seize ans révolus, le maître expérimente encore et bouleverse ici l'accord habituel du luth en montant les quatre chœurs les plus graves « à l'envers », de sorte que le pouce accroche d'abord l'octave haute puis l'octave basse. Ce renversement, quoique documenté, induit un autre rapport à l'instrument : le luth claque, se fait plus nerveux, les attaques sont plus vives, un peu comme celles d'une guitare Renaissance. Le deuxième pari fou de cet album est de ressusciter la musique de Spinacino, luthiste publié par Ottaviano Petrucci, grand imprimeur de musique de la Renaissance, réputé pour la précision de ses éditions. Or, l'édition des deux Livres de Spinacino pèche par ses inexactitudes : pour rendre le texte audible, Smith s'est lancé dans un travail philologique conséquent, une « reconstruction musicale », écrit-il lui-même. Ce travail ambitieux permet de faire entendre l'œuvre de Spinacino de façon convaincante. Il faut cependant entrer dans ce nouvel univers sonore, car malgré le jeu précis et endiablé du luthiste, la première écoute désarçonne, d'autant plus qu'elle débute par un Saltarello un peu rude. Toutefois, ce montage renversé, très percutant, semble convenir à la musique de Dalza, luthiste « de café ou de taverne », dont il renforce les accents populaires et gouailleurs (ainsi dans les deux Pive). La musique de Spinacino, plus contrapuntique, tirerait profit d'un instrument accordé de façon conventionnelle. Qui offrirait plus de lisibilité et ferait sonner réellement les basses (le début du Recerca re 12 aurait ainsi gagné en clarté). Une curiosité qui s'adresse d'abord aux amateurs de luth.
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