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Diapason # 721 (04/2023)
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Châteu de Versailles
CVS085




Code barres / Barcode : 3770011431915


 

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Analyste: Loïc Chahine

 

Passons sur le livret embrouillé de Louise-Geneviève Gillot de Saintonge : ce qui fait la valeur de cette Circé créée en 1694, c'est bien la partition de Desmarest. Y abondent les airs accompagnés, les virages inattendus (passages de majeur à mineur, en particulier), les tournures mélodiques étonnantes. Las ! Pour rendre justice à cette musique, il faudrait un orchestre affichant davantage de couleurs et de cohésion, un chef qui imprime une direction plus marquante.

 

Pas plus que dans Scylla et Glaucus de Leclair (Alpha, cf. no 643 ) ou dans L'Europe galante de Campra (CVS, cf. no 674 ) Sébastien d'Hérin et Les Nouveaux Caractères ne sont ici à la hauteur. Point de tension, point d'architecture ni de discours. Les idées semblent se borner à des effets au mieux racoleurs, au pire vulgaires. L'ajout de percussions dans la majorité des danses mais aussi dans certains chœurs et mêmes dans des monologues agace d'autant plus considérablement qu'il est tape-à-l'œil. Le caractère manque : le chef semble oublier que le Deuxième Air, à l'acte III, est dévolu aux Songes funestes comme le Premier. Autre contresens : le Prélude pour les Aquilons, noté " vite ", n'est qu'aimable. Au chapitre des effets, mettons ce continuo profus qui brouille plus souvent les récits et les petits airs qu'il ne soutient efficacement les voix, faute, là encore, de vraie direction et de discipline. Même les pages assez réussies, tel le Sommeil, finissent par s'affaisser tant fait défaut le soutien dramatique et rhétorique.

 

Difficile pour les chanteurs de s'illustrer dans un tel contexte. Véronique Gens, souffrante au moment de l'enregistrement, n'est souvent que l'ombre de la grande tragédienne qu'on connaît - c'est particulièrement sensible à l'acte I. Nicolas Courjal semble en peine avec les intentions comme, çà et là, avec l'intonation. Mathias Vidal se tire honorablement d'un rôle qui ne le flatte guère. Mais cette parution vaut surtout pour la prestation de Cécile Achille. Timbre délicat, chant sensible et raffiné, incarnation convaincante, sens du théâtre comme de la juste mesure : on lui doit les meilleurs moments de l'album, à commencer par son superbe monologue sur une basse obstinée.

 



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