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Analyste:
Philippe Ramin Véritable laboratoire musical, la cantate occupe une place centrale dans l’œuvre d’Alessandro Scarlatti. De ce vaste opus de plus de sept cents œuvres, Philippe Grisvard a extrait cinq cantates de la maturité, dont l’ultime Là dove a Mergellina concentre les modulations les plus audacieuses et les contours mélodiques les plus envoûtants du compositeur napolitain. S’appuyant sur les rares témoignages du temps, le dispositif instrumental est réduit au seul clavecin, sobre choix qui permet cependant à l’inventif Philippe Grisvard de laisser libre cours à une inépuisable imagination et d’épouser les moindres suggestions de sa partenaire. Reflet convaincant des ambitions musicales de l’Académie d’Arcadie fondée en 1690, le contrepoint savant, les mordantes acciacatures, les batteries et arpèges éblouissants brossent un décor approprié aux amours généralement malheureuses de ces antiques bergers et bergères. Le feu d’artifice de «Mi fan guerra», la noblesse déjà haendélienne du «Sarei troppo felice » attestent de ressources techniques poussées et un usage judicieux des outils d’un continuo « historiquement informé ». Dans ce pas de deux aux allures de tango, Lucile Richardot brosse les caractères avec efficacité et drape les dangereux mélismes de couleurs singulières. Legato et intonation parfaits ne compensent pas toujours un manque de résonances dans le timbre qui en limitent pour l’instant l’expressivité, mais le projet musical est abouti.
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