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Jean-Christophe Pucek Capté sur le vif lors d'un concert madrilène donné le 1er février 2020 à la Fondation Juan March, Benjamin Alard rend hommage aux Couperin. Un florilège des pièces attribuées à Louis, transmises par le manuscrit Bauyn, ponctuait déjà un des premiers disques du claveciniste (Hortus, 2008). Ici en ouverture du programme, elles délivrent le même sentiment d'intériorité qu'il y a quinze ans mais aussi, hélas, un rien de crispation qui durcit les traits (Courante).
L'Art de toucher le clavecin de François fait la transition entre les deux siècles. On louera la variété qu'Alard sait y installer - l'ambiguïté du Septième Prélude, la légèreté du Huitième -, la grâce naturelle dont il pare l'Allemande. Brillants, les extraits du Quatorzième Ordre laissent perplexe : Le Rossignol en amour, privé de son Double, est un bel indifférent, La Linotte effarouchée semble un oiseau mécanique ; la tendresse requise par Les Fauvettes plaintives est davantage sentie, mais le Carillon de Cithère n'emballe guère. La comparaison avec la poésie de Carole Cerasi (Metronome, 2018, Diapason d'or), certes en studio, est éloquente. Oublions des Barricades mystérieuses, certes notées « vivement » mais ici trop vite dévalées pour être habitées.
Alard réussit bien mieux les trois pièces d'Armand-Louis, tendre Chéron, émouvante Affligée, volontaire Françoise. Perturbé par un public à la toux souvent indiscrète, cet instantané intéressera avant tout les inconditionnels d'un musicien qu'on a connu plus égal ailleurs.
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